Jésus et la Samaritaine; Gustave DORE, 1865; gravure de la Bible illustrée de G.Doré

 Gutemberg

Jésus et la Samaritaine

Comprendre la Scène

On peut voir sur cette image...et aussi sur d'autres 

 Un homme et une femme  parlent devant un  puits, une fontaine ou une simple source.

 En Orient à cette époque  puits et fontaines se confondent, et les puits avec margelle et roue pour tirer l’eau, n'existent pas. Mais les  artistes ne s’embarrassent pas d’archéologie et le représentent souvent selon les modèles qu'ils connaissent. L'image de la fontaine va bien avec le sens du texte.

Les positions des personnages changent. Jésus est  assis d'un côté, et la femme debout avec une jarre, de l'autre. Ou bien Jésus et la femme sont debout de chaque côté du puits ou de la fontaine.  Jésus debout et la femme assise sont plus rarement représentés.
De toute façon, ils parlent et la Samaritaine semble curieuse de ce que lui dit le Christ.

La scène se passe en Samarie et on aperçoit souvent au loin la ville avec les apôtres qui en sortent et qui s’approchent de leur maître.

 

Ne pas confondre

 

 

Rebecca et Eliezer; Bartolomé MURILLO; huile sur toile, C.1650; Musée du Prado, Madrid

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  Rebecca donnant à boire à Eliezer

 

Rebecca donne à boire aux chameaux d'Eliezer, comme la Samariataine, elle est au puits


 Isaac, le  fils d’Abraham veut se marier et son père envoie son serviteur, Eliezer, chercher une épouse au pays de ses ancêtres.  La jeune fille qui offrira  à boire à lui et à ses chameaux, sera la bonne.  (Gn 15)
La  scène se distingue de plusieurs façons : Rebecca est plus jeune que la Samaritaine,  elle est au puits avec ses compagnes, Eliezer est entouré de serviteurs et de chameaux. Cette scène est assez souvent représentée 

Voir  Isaac et Rebecca

 

 

Moise défendant les filles de Jethro; Sébastien RICCI; huile sur toile C.1720; Musée des Beaux Arts, Budapest

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  Moïse et des filles de Jethro.

Moise qui est s’est enfui au désert  après avoir tué un Egyptien, arrive près d’un puits où des jeunes filles abreuvent les troupeaux de leur père, Jethro. Mais des bergers veulent les en empêcher et les menacent, Moise intervient pour les chasser. Moise épousera l’une d’elle, Cippora.  (Ex 2)  La scène est souvent violente, le texte étant parfois compris comme une tentative de viol. Cette image est plus rare.

 

 

 

Connaître le récit biblique

Evangile selon Jean chapitre 4

Jésus arrive dans une ville de Samarie, il se repose  auprès d'un puits pendant que ses disciples vont  acheter de quoi manger.

Une femme de Samarie vient pour puiser de l'eau. Jésus lui dit : "Donne-moi à boire." La femme samaritaine lui dit : "Comment ! toi qui es Juif, tu me demandes à boire à moi qui suis une femme samaritaine ?" (Les Juifs en effet n'ont pas de relations avec les Samaritains.)  Jésus lui répondit : "Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui l'aurais prié et il t'aurait donné de l'eau vive." Elle lui dit : "Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond. D'où l'as-tu donc, l'eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits et y a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses bêtes ?"

Le dialogue se poursuit et se termine par ces mots :La femme lui dit : "Je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, il nous dévoilera tout."Jésus lui dit : "C'est Moi, celui qui te parle." Là-dessus arrivèrent ses disciples, et ils s'étonnaient qu'il parlât à une femme. 

Signification 

Les Samaritains étaient aussi des hébreux  respectant la loi de Moise  mais séparés des Juifs depuis des siècles, ils n'avaient plus aucun contact. Jésus en se révélant comme le Messie à une femme de Samarie fait preuve de non conformisme et critique le judaïsme.

L’eau vive (c'est-à-dire l'eau des sources et des rivières et qui s’oppose à celle des lacs et des mers)  est un symbole universel de vie et de pureté. Dans les pays où règne la sécheresse comme au Moyen Orient, elle prend une valeur particulière.  Ici la source d’eau symbolise le jaillissement de la vie divine donnée à celui qui croit.

Voir d'autres images voisines

Dialogue personnel entre Jésus et la femme de Samarie

 

Le Christ et la Samaritaine; Bernardo STROZZI;
huile sur toile; Fondation Honnema, Heino

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La Samaritaine

Jésus et la Samaritaine; Philippe de Champaigne; 1648 huile sur toile, Musée des beaux Arts, Caen

Musée Caen

 

Mise en scène avec retour des disciples

Le Christ et la Samaritaine;Benedetto da Maiano;
 terre cuite; Musée des Beaux arts, Budapest

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Jésus et la Samaritaine; DUCCIO di Buoninsegna;
tempera sur bois, revers du paneau "Majesté", 1308-11; Musée Thyssen, Madrid

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Différents contextes:  à gauche la femme  est très flamande mais le haut puits rappelle le gibet et la croix; à droite le décor est plus antique, est-ce cela qui explique la nudité de la Samaritaine ? 

Le Christ et la femme de Samarie, Juan de Flandes 1496-1504;
huile sur bois; Musée du Louvre, Paris

In Secula 

Le Christ et la Samaritaine;George RICHMOND; tempera sur bois, 1828; Tate Gallery, Londres

Tate on line

 

Découvrir des prolongements

Le symbole de l’eau vive qui fait vivre est universel et pas seulement biblique, cela explique que les sources furent souvent des lieux sacrés et que des apparitions ou manifestations divines y sont attachées.

L’exemple le plus célèbre est la source de Lourdes où Bernadette Soubirous a eu une apparition de la Vierge Marie en  1858 et où, chaque année des milliers de pèlerins viennent prier, tandis que des malades sont plongés dans la source.

A Paris la Samaritaine était le nom donné à une grosse pompe parisienne qui était placée sur la Seine à l’entrée du Pont Neuf.

 Cette pompe a été détruite vers 1830 mais le nom a été pris par un grand magasin qui s’est installé juste à côté. Il est fermé depuis 2005. 

La pompe de la Samaritaine vue du Pont Neuf au 18 ème siècle


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