Le Christ devant Pilate ; MULTSCHER, Hans ; 1437 panneau ; Staatliche Museen, Berlin

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La condamnation de Jésus

Comprendre la Scène

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Un homme debout,  Jésus comparaît devant un juge assis,  Ponce Pilate. Le prévenu est amené par des soldats suivis par une foule, il est marqué par les coups reçus. Du côté du juge, on trouve un chef religieux avec sa mitre, et deux femmes dont l'une montre Jésus du doigt, c'est l'épouse de Pilate qui lui dit que Jésus est innocent. Pilate "s'en lave les mains" en utilisant l'aiguière d'un valet.

Le procès de Jésus est une affaire compliquée avec plusieurs audiences et allers retours. Les évangélistes dont les récits sont  un peu différents ,  parlent de quatre comparutions  : devant Anne,   grand prêtre sorti de charge , puis devant son gendre Caïphe, grand prêtre qui préside le Conseil du Sanhédrin, c’est le  procès  religieux. Jésus a aussi un procès  politique devant Hérode, roitelet de Galilée dont il est sujet, et devant Ponce  Pilate, le gouverneur romain.

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 Les deux grands procès sont ceux de Caïphe et de Pilate, ce dernier étant le plus représenté.

On reconnaît Caïphe à son costume religieux, un grand manteau et un chapeau pointu souvent une sorte de mitre, il est assis  et   il déchire son manteau à la hauteur de la poitrine. Ce geste n’est pas un signe de colère mais de deuil, car ce que dit Jésus lui semble être blasphématoire.

Pilate est vêtu à la romaine ou bien à l’orientale avec une sorte de turban. Il  est assis  interrogeant  Jésus, ou bien debout  le présentant à la foule. L’image suit souvent le texte de Matthieu et montre sa femme qui lui   demande d’être  prudent, ou bien l’on voit  Pilate qui se lave  les mains. Cette dernière scène peut devenir le sujet principal, Jésus étant relégué au fond.

Les témoins à charge et des hommes armés forment les auditeurs

Connaître le récit biblique

Evangile de Matthieu  chapitres 26 et 27

Ceux qui avaient arrêté Jésus l'emmenèrent chez Caïphe le Grand Prêtre, où se réunirent les scribes et les anciens… 

Ils ont du mal à trouver des témoins mais deux déclarent qu'il a dit qu'il allait détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours.

Le Grand Prêtre lui dit : "Je t'adjure par le Dieu Vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu." - "Tu l'as dit, lui dit Jésus. D'ailleurs je vous le déclare dorénavant, vous verrez le Fils de l'homme siégeant à droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel." Alors le Grand Prêtre déchira ses vêtements en disant : "Il a blasphémé ! qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Là, vous venez d'entendre le blasphème ! Qu'en pensez-vous ?" Ils répondirent : "Il est passible de mort." … Et, après l'avoir ligoté, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate le gouverneur…

Jésus fut amené en présence du gouverneur et le gouverneur l'interrogea en disant : "Tu es le Roi des Juifs ?" Jésus répliqua : "Tu le dis." Puis il garde le silence tandis que la femme de Pilate demande à son mari  : "Ne te mêle point de l'affaire de ce juste ; car aujourd'hui j'ai été très affectée dans un songe à cause de lui

A chaque fête le gouverneur relâchait un prisonnier. Il demande à la foule de choisir, et comme la foule réclame Barabbas 

 Pilate leur dit : "Que ferai-je donc de Jésus que l'on appelle Christ ?" Ils disent tous : "Qu'il soit crucifié !"   Il reprit : "Quel mal a-t-il donc fait ?" Mais ils criaient plus fort : "Qu'il soit crucifié !"  Voyant alors qu'il n'aboutissait à rien, mais qu'il s'ensuivait plutôt du tumulte, Pilate prit de l'eau et se lava les mains en présence de la foule, en disant : "Je ne suis pas responsable de ce sang ; à vous de voir !"    

Signification

Le procès est double car Jésus est un « agitateur  religieux » qui est condamné à mort pour blasphème, mais les autorités religieuses ne peuvent exécuter la sentence car tout pouvoir de vie et de mort appartient aux Romains, d’où le second procès politique qui condamne Jésus pour « agitation politique ».

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Les évangélistes dont les récits sont  un peu différents,  parlent de quatre comparutions  : devant Anne,   grand prêtre sorti de charge , puis devant son gendre Caïphe, grand prêtre qui préside le Conseil du Sanhédrin, c’est le  procès  religieux. Jésus a aussi un procès  politique devant Hérode, roitelet de Galilée dont il est sujet, et devant Ponce  Pilate, le gouverneur romain.

 

Le Christ devant Anne ; Albrect DURER ; 1511 bois gravé ;  Fine Arts Museums of San Francisco

Harvard University Art Museums

 

Le Christ devant Hérode ; Simon BENING ;  C. 1525-30 tempera et or sur parchemin ; J. Paul Getty Museum, Los Angeles

Paul Getty trust

Le Christ devant Caïphe ; Hans HOLBEIN ; 1524-25 huile sur bois ; Öffentliche Kunstsammlung, Bâle

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Jésus est condamné à mort; Eric GILL; 1917 impression

Tate on line

 

 

Deux procès différents devant Caïphe et devant Pilate, mais à chaque fois la relation entre le juge et le condamné est directe.

 

Le Christ devant le Grand prêtre ; Gerrit van HONTHORST ; C. 1617  huile sur toile ;  National Gallery, Londres

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Quod est veritas?; GAY, Nikolay ; 1890 huile sur toile ; Galerie Tretjakov, Moscou

Olga's Gallery - Online Art Museum

 

Le procès devant le grand prêtre qui déchire son manteau à la hauteur de la poitrine. Ce geste n’est pas un signe de colère mais de deuil, car ce que dit Jésus lui semble être blasphématoire.

 

Le Christ devant Caïphe ; Albrect DURER ; 1504 dessin ; Albertina, Vienne

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Le Christ devant Caïphe ; GIOTTO ; 1304-06 fresque ; Chapelle des Scrovegni ; Padoue

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Duccio a représenté les quatre procès, mais de façon assez semblable. Les emblèmes du pouvoir changent, les participants aussi, mais la composition reste la même.

 

Le Christ devant le roi Hérode ; DUCCIO di Buoninsegna ; 1308-11 tempera sur bois ; Museo dell'Opera del Duomo, Sienne

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Le Christ devant Ponce Pilate ; DUCCIO di Buoninsegna ; 1308-11 tempera sur bois ; Museo dell'Opera del Duomo, Sienne

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L'accent est mis sur Pilate se lavant les mains. Il détourne le regard et prend à témoin le spectateur. Peut-on être bourreau et innocent ?

 

Le Christ devant Pilate; LE TINTORET; 1566-67  huile sur toile ; Scuola di San Rocco, Venise

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Le Christ devant Pilate;  Nicolas MAES;  1549-50 huile sur toile ;  Musée des Beaux-arts, Budapest

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Découvrir des prolongements

Jésus  est le modèle du Juste injustement condamné

en qui pourront se reconnaître des milliers de victimes ultérieures. Les  faux témoins, les accusations mensongères, les juges aux ordres, … jusqu’à la foule qui se laisse manipuler,  on trouve ici tous les éléments qui permettront la dénonciation des mauvais procès pendant deux mille ans.

Mais le procès de Jésus peut aussi  être lu à l’envers, ce sont Caïphe et Pilate qui sont condamnés par la vraie Justice, et le Juste qui reste silencieux triomphe devant l’Histoire et devant Dieu.

 

Un geste reste célèbre : Pilate se lave les mains, moyen plus juif que romain, d’affirmer son innocence. L’expression « je m’en lave les mains » est restée mais comme signe d’indifférence et donc de lâcheté

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