Judith portant la tête d'Holopherne; Christifano ALLORI, huile sur toile; Palazzo Pitti, Florence

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Judith

Comprendre la Scène

On peut voir sur cette image

Judith montre  la tête d’Holopherne. Ce général ennemi faisait le siège de la ville de Judith

De sa  main gauche elle  tient  la tête qu’elle vient de trancher, et porte le glaive ensanglanté de l'autre.  Cette arme était celle du général qu'elle vient de tuer.

Sa servante est présente car elle aidera ensuite Judith à mettre la tête dans un sac.

Le visage de la meurtrière exprime la détermination et le calme, celui du cadavre  est plutôt celui d’un ivrogne.

... Et sur d'autres images

  Les détails changent assez peu, Un  chien est parfois rajouté,  pour rappeler la  fidélité de Judith à son mari défunt. Mais les costumes sont très variés

 La scène du meurtre est plus rare,  on y voit Judith trancher la tête du général avec son épée, tandis que la servante l’aide. Les deux femmes sont prises d’une grande fureur tandis que le visage d’ Holopherne exprime la douleur. 

 Certains  artistes de la Renaissance ou du 20ème s. peignent Judith nue, ce qui est contraire au texte qui précise que le général ivre s’endort avant de coucher avec la jeune femme.

 

Ne pas confondre

 

 

 

Salomé recevant la tête de Jean Baptiste ; Bernardino LUINI : huile sur toile, Musée du Louvre, Paris

CGFA - A Virtual Art Museum

 

 Salomé porte  la tête  de Jean Baptiste sur un plateau.

 Cette vision macabre renvoie à la mort de Jean Baptiste voulue par la mère de Salomé.   le plateau est l'élément permettant de reconnaître Salomé qui ne porte pas d'arme.

Le visage de Salomé est empreint d'une grande douceur , qui s'oppose à la farouche détermination de Judith.

Voir Salomé et la mort de Jean Baptiste

 

Jaël tue Sisera en lui enfonçant un pieu dans la tempe ; illustrateur du “ Speculum humanae » ;   Cologne C. 1450, manuscrit "Den Haag, MMW, 10 B 34" ; Museum Meermanno Westreenianum, La Haye

 Musée Meermanno La Haye

 

Jaël   tuant Sisera

 

C'est un meurtre qui pourrait être confondu avec celui de Judith.

Le livre des Juges (ch. 4 et 5) raconte l'histoire de Deborah qui réussit à vaincre  un chef cananéen nommé Sisera. Ce dernier se réfugie chez Jaël mais quand il dort, elle le tue en lui enfonçant un pieu dans la tempe avec un marteau

L'attitude de la femme est semblable mais les armes sont très différentes et cet horrible meurtre est rarement représenté.

Connaître le récit biblique

 Livre de Judith ch. 10 à 13  

le Livre de Judith est une sorte de parabole située dans un contexte historique. Il raconte le siège de la ville juive de Béthulie, par le général assyrien Holopherne. La ville privée d’eau doit se rendre, quand Judith, une jeune veuve vertueuse, convainc les chefs de la ville de la laisser agir. Après avoir prié pour le succès de sa mission, elle se rend au camp ennemi et se fait passer comme transfuge. Sa beauté lui permet d’approcher Holopherne. Au cours d’une beuverie ce dernier demande de le laisser seul avec elle, puis il s'endort .

 Debout près du lit Judith dit en elle-même : "Seigneur, Dieu de toute force, en cette heure, favorise l'œuvre de mes mains pour l'exaltation de Jérusalem. Elle s'avança alors vers la traverse du lit proche de la tête d'Holopherne, en détacha son cimeterre,  puis s'approchant de la couche elle saisit la chevelure de l'homme et dit : "Rends-moi forte en ce jour, Seigneur, Dieu d'Israël !"Par deux fois elle le frappa au cou, de toute sa force, et détacha sa tête.

Peu après elle sortit et donna la tête d'Holopherne à sa servante,qui la mit dans la besace à vivres, et toutes deux sortirent du camp  

Les ennemis privés de leur chef, lèvent le camp et  Judith est fêtée en héroïne à Jérusalem, avant de reprendre sa vie tranquille de riche et pieuse veuve.

Signification

Judith dont le nom signifie « la Juive » est une personnification du peuple juif, une héroïne nationale qui sait utiliser sa faiblesse de femme et sa chasteté pour triompher de la force et de la lubricité d’un général ennemi.

Voir d'autres images voisines

Orazio et Artemisia Gentileschi , ou le père et la fille face à Judith

 

Deux superbes représe,tations de Judith et sa servante : entre inquiétude, reconnaissance ou prière

Judith Gentileschi orazio


Judith et sa servante ; GENTILESCHI, Orazio; huile sur toile; 1621; Hartford, USA

Judith et sa servante; GENTILESCHI Artemisia; huile sur toile , 1612, Palais Pitti, Florence

La décapitation d'Holopherne

 L'acharnement que met Judith témoigne aussi de son inexpérience.

Judith coupe la tête à Holopherne ; Le CARAVAGE ; C. 1600, huile sur toile ; Galerie Barberini Rome

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Judith décapitant Holopherne; GENTILESCHI, Artemisia ; 1612-21, huile sur toile ; Galerie des Offices, Florence

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Ici la décapitation d'Holopherne est mise dans son contexte : tente et camp militaire

Judith décapite Holopherne avec son propre sabre ; enluminure  Den Haag, MMW, 10 B 23, fol. 268v° ;  Meermanno Koninklijke Bibliotheek, La Haye

 Musée Meermanno La Haye

Judith et Holopherne ; VERONESE ; ap.1581, huile sur toile; Musée des Beaux arts, Caen

 Site origine

 

 

Judith et Salomé

Proximité des deux héroïnes: Klimt qui a peint plusieurs Judith a volontairement rajouter  le nom de Salomé sur celle-ci. Cranach a construit ses deux oeuvres sur le même registre.

Judith I (Salomé) ; Gustave Klimt ; 1905, huile sur toile ; Musée autrichien, Vienne

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A GAUCHE  Salomé ; Lucas CRANACH; C. 1530 , bois, Musée des Beaux arts, Budapest  Web Gallery of Art

A DROITE  Judith  avec  la tête d’Holopherne ; Lucas CRANACH ; C. 1530, huile sur bois ;  Kunsthistorisches Museum, Vienne  Web Gallery of Art

Découvrir des prolongements

Judith n’est pas seulement une héroïne juive,  elle est devenue une  tueuse de tyrans

 

un modèle pour certains peuples écrasés.  Son exemple  a été magnifié à la Renaissance et on l’a associée à Lucrèce, la Romaine, dont le viol puis le suicide furent à l’origine de l’instauration de la République en 509 av J.C. 

Suicide de Lucrèce par Le Titien




Judith est la dame de cœur du jeu de cartes

elle y voisine avec Rachel, la femme de Jacob,  qui est la dame de carreau.  Certains pensent qu’elles représentent respectivement la beauté et la piété.

 

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