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LETTRE 14

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JUDITH ET OU SALOME

En lisant le dernier prix Goncourt, Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre ( Albin Michel , 2013), je suis tombé sur une remarque iconographique concernant Judith et Salomé.

L’auteur raconte l’enfance agitée de son héros Edouard Péricourt, et ses immenses talents artistiques, il évoque un dessin de Judith scandaleux aux yeux du directeur du collège : « Cette scène biblique lui valut une convocation en haut lieu. L'entretien n'arrangea pas ses affaires. Lorsque le principal, brandissant à bout de bras le dessin, évoqua Judith d'un ton outré, Édouard fit remarquer que certes la jeune femme tenait le décapité par les cheveux, mais que, cette tête étant posée sur un plateau, il aurait été plus judicieux de voir Salomé plutôt que Judith et donc saint Jean-Baptiste plutôt qu'Holopherne. Édouard avait aussi ce côté pédant, des réflexes de chien savant qui agaçaient pas mal. » op. cité p 59

Cette pseudo confusion a été évoquée dans la page du site sur Salomé mais je pensais que cela était une construction du 19e s. comme chez Klimt. Or je viens de trouver un tableau de Francesco Maffei, peintre du 17e s. qui l’entretient beaucoup.

 

Francesco Maffei, “Judith” or “Salome,” c. 1650-60, Pinacoteca Comunale di Faenza, Faenza, Italy

« Normalement » Judith tient l’arme qui lui a permis de couper la tête d’Holopherne, et elle met cette tête dans un panier que porte sa servante, alors que Salomé reçoit sur un plateau la tête de Jean Baptiste que le bourreau lui tend. Les deux femmes sont donc accompagnées par des personnes différentes et elles tiennent des objets différents. Or ici la jeune femme est suivie par deux jeunes gens ce qui brouille la piste, elle tient la tête sur un plateau (Salomé) mais porte haut le sabre (Judith), elle avance fière comme la Salomé de Cranach apportant la tête de Jean Baptiste demandée par sa mère, mais dans ses yeux on peut lire le contentement de l’œuvre accomplie et réussie, comme Judith qui a triomphé de la force destructrice d’Holopherne. On voit bien que la confusion ne porte finalement que sur le plateau car il est plutôt traditionnel de donner à Salomé des sentiments retenus voire des regrets vis-à-vis de Jean Baptiste, voir celle du Titien. ( c.1515. Oil on canvas. Galleria Doria Pamphilj, Rome) ou celle de Berruguete (1512-16 huile sur bois; Galerie des Offices, Florence) mais dans un tableau de Cavallino (1640, Musée National, Stockholm) Judith manifeste de doux sentiments envers sa victime. Décidemment les relations entre ces deux femmes et leurs victimes ne sont pas simples et les écrivains ont pu broder et développer tous leurs fantasmes.

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