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 LETTRE 58

 
 

Avec le Covid la danse macabre est-elle d’actualité ?


En ces temps de covid  j'ai découvert deux danses macabres que je ne connaissais pas, celle de Tissot et celle de La Ferté Loupière. Cette dernière, date du 15e s. temps des malheurs et des épidémies, elle est assez classique et limais splendide, celle de Tissot est très originale mais en 1860 il n’y avait pas de pandémie

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James Tissot, Danse macabre, huile sur toile, 37x122 cm, Musée de Providencen EU

De petits groupes d’hommes et de femmes avancent dans les dernières lueurs du soir, ils suivent des musiciens et sont poussés par un squelette qui tient un cercueil. NB si vous cliquez sur l'image vous arriverez dans un image mobile et qui s'agrandit

On trouve successivement deux musiciens qui jouent de la cornemuse et un troisième de la vielle, mais il est mort;

 

 

Puis, Un couple  s’embrasse fougueusement ; un soldat  danse en tenant deux femmes ; un couple de bourgeois avec une petite fille, mais la femme accepte qu’un jeune homme lui baise la main par derrière ; un homme se lamente et fuit le cadavre d’un homme assassiné, par lui ? ;

quatre soldats  dansent et passent sur le cadavre ; un autre couple de bourgeois disputent une jeune fille qui pleure ; des vieillards aglutinés suivent une prostituée aux seins nus, et  essaient de l’acheter en tendant leur bourse ;

et enfin la mort avec sa faux et son sablier, déploie un immense linceul et porte un cercueil ouvert.

 



Cette peinture de Tissot est très différente des danses macabres classiques comme celle de La Ferté Loupière ( village près d'Auxerre)


Ici ce sont les morts qui mènent la danse. Ils y invitent d'abord avec les 3 musiciens

Ce sont les squelettes qui dansent et non les vivants, qui sont pris un par un dans la ronde des morts. La fresque oppose la diversité des situations sociales (métiers, honneurs, parures…) des personnages, à l’égalité devant la mort qui les prend tous de la même façon.

 

Dans cette magnifique danse de La Ferté Loupière, (où les femmes sont absentes) la mort de chacun est différenciée, la mort touche le bras, prend la taille et prend gentiment l’enfant par la main, aucune violence, pas de geste de résistance, les puissants se complaisent encore dans leurs habits et signes du pouvoir, les autres ont plus de mouvements de retraits,

 

Le vieux moine pour retarder le moment fatidique,  donne son livre de prière et tend son chapelet,  le jeune clerc a un fort mouvement de retrait, seul le paysan marche d’un pas décidé, sa mort serait-elle plus douce que sa vie.

 


La danse macabre de Tissot évoque plutôt le conte du joueur de flûte de Hamelin qui après avoir mené les rats de la ville à la rivière, se venge de la méchanceté des habitants en y conduisant leurs enfants, pour les noyer.

 

 

Chez Tissot les enfants sont remplacés par une foule d’insouciants qui suivent une musique qui les entraîne vers le bas de la colline, et la mort les rattrape.

Qui sont ces insouciants que la mort va prendre par derrière ? Les personnages sont habillés à la façon du 15e s. plutôt à l’allemande, cela est net pour les soldats lansquenets. Dans cette société les vêtements sont magnifiques, les riches couleurs éclatent, mais on ne voit à travers les comportements des personnages, qu’amour vénal, luxure, violence, méchanceté, hypocrisie…

La mort apparaît alors comme une punition, un châtiment plus qu’une égalisation des conditions sociales. La composition en mettant la mort à la fin, traduit le sentiment qu’elle les rattrapera de toute façon, et le dernier vieillard de la bande qui se retourne au dernier moment et la découvre, traduit bien cette idée. Les gens ne savent pas regarder la mort en face, ils imaginent que vivre avec intensité la vie, c’est ignorer la mort. D'ailleurs ils marchent sur une terre qui cache mal, les squelettes de leurs prédécesseurs.

 

 


Et le Covid dans tout ça ?

Il peut être compris comme une punition ? Mais de qui et  de quoi ? peu ont avancé cette idée.  Compris comme une égalisation des individus devant le danger ? Non puisque ce sont surtout les vieux qui sont tués et que les pauvres sont plus durement touchés que les riches (inégalité qui existait déjà à l’époque de la Grande peste et des danses macabres).

Alors la danse est plutôt celle de la perte de nos différences, surtout de nos visages, de nos relations, une danse d'individus indéfférenciés et distanciés

Pour conclure temporairement, deux citations trouvées sur le net "On parle du coronavirus qui est la danse J’ai dit l’imbécillité de ceux qui avancent masqués. En se pliant à la mascarade généralisée, ceux qui trouvent leur place dans ce bal masqué ne font que rejouer la danse macabre d’antique mémoire. Dansez musette !" Michel Maffesoli, sociologue ,

 « Je vous rappelle que la mort ne prend pas de rendez-vous, alors donnez rendez-vous à votre vie.» Alex Boca, auteure

 
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