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  LETTRE 57


JAMES TISSOT ET LA BIBLE


James Tissot a droit à une exposition au Musée d’Orsay, ce peintre célèbre de son vivant puis tombé dans le plus profond oubli, revient sur le devant de la scène comme d’autres peintres classiques de la fin du XIXe s. La peinture de Tissot n’est guère religieuse ou biblique sauf un thème qui revient, celui du fils prodigue. C’est pourquoi j’ai choisi de présenter les trois styles à travers ce sujet du retour du Fils.

Si vous ne voyez pas les images, vous avez une trop forte protection, allez sur Archives


 

James Jacques Joseph Tissot - huile sur toile - 205 x 115 cm - 1862, Musée de la ville de Paris

 

Dans ce tableau le peintre veut ressusciter la fin du Moyen Age, en prenant appui sur la peinture flamande. Profondeur de la ville, précision des objets et des costumes, mais l’expression des sentiments est plus moderne, chacun a son point de vue sur ce retour d’un adolescent qui mis à nu, se jette au pied d’un vieux père, qui tend son bras et est soutenu par une grande partie de la famille. La mise en scène est assez anecdotique et ne porte guère à un commentaire spirituel. Mais c’est toute une société qui est interpellée par ce retour impromptu et cette demande de pardon.


 

Le Retour", illustrant le troisième temps de la parabole du Fils prodigue, série de 4 tableaux présente dans les collections du Musée des Beaux-Arts de Nantes. Vers 1880

Vingt ans plus tard, Tissot donne une série de quatre tableaux sur le Fils prodigue, dont voici le retour. Le contexte est nantais, la ville du peintre, et maritime comme de nombreuses œuvres qu’il peint alors qu’il est à Londres. Le fils de l’armateur a vieilli et se jette dans les bras d’un père qui l’accueille simplement et facilement au milieu de ses activités, avec sur le pont, un chargement de porcs allusion à ceux que le fils a dû garder. Contrairement au premier tableau, personne ne réagit, mais le père est surveillé par le fils aîné et sa compagne. Tissot connaît le tableau de Rembrandt et reprend la pose du fils mais en le mettant de profil, et alors que ce sont les mains du père qui donnent sens chez Rembrandt, ici ce sont les mains agrippées du fils qui le font.


 

Le retour de l'enfant prodigue), 1886-1894. Opaque watercolor over graphite on gray wove paper, 22.1 x 14 cm). Brooklyn Museum

 Quinze ans plus tard Tissot reprend la scène mais la déplace dans la Palestine du 1er siècle. Il a gardé la même relation et les mêmes poses, seuls les vêtements changent et le paysage urbain. On retrouve le fils aîné sur le côté mais le père n’est plus un grand notable comme dans les deux premières images. Quelques voisins sortent pour regarder, mais l’ensemble reste intimiste, loin de la mise en scène flamande. Intimiste mais réaliste puisque Tissot est allé directement sur place pour voir ce que Jésus avait vu, 19 s. auparavant, toujours l’idée d’un monde sans Histoire, comme pour tous les pèlerins.


James a eu plusieurs vies artistiques : une période inspirée par les maîtres flamands et italiens de la Renaissance, une période mondaine et féminine, à Paris sous le Second Empire puis à Londres, puis une découverte des Evangiles et de la Palestine qui l’a amené à illustrer de nombreuses scènes bibliques. Il a toujours réussi auprès du public et a gagné beaucoup d’argent, ce qui lui est vivement reproché aujourd’hui dans les commentaires.


Des illustrations bibliques ont déjà été utilisées dans ce blog, ce sont des gouaches réalisées à partir d’un texte et présenté dans un contexte moyen oriental authentique puisque James Tissot est allé trois fois en Palestine et a pris de nombreux croquis.

J’en choisis quelques-unes que j’aime bien :

L’annonciation à Marie qui donne une dimension sacrée, un peu musulmane, à la relation entre la femme orientale enveloppée comme une momie et l’ange Gabriel devenu le séraphin à six ailes

 

 

James Tissot (French, 1836-1902). The Annunciation (L'annonciation), 1886-1894. Opaque watercolor over graphite on gray wove paper, Image: 6 11/16 x 8 9/16 in. (17 x 21.7 cm). Brooklyn Museum,

 

J’ai montré l’entrée à Jérusalem à propos de l’ânon dans une lettre précédente

La femme au parfum est aussi fort intéressante, non par le cadrage mais par la réaction des témoins, Simon qui invite, les disciples, les serviteurs et la foule derrière la grille, la femme arrive après un dur périple , elle a trouvé celui qu’elle cherchait


 

Le 3e reniement de Pierre

La lumière de l’aube éclaire violemment cette jeune femme qui accuse Pierre, qui dans l’ombre nie et pourtant il est confronté à la passion de Jésus qui passe devant lui, il voit et il nie. Dieu est dans la vérité de l’accusation, mais aussi dans la main tendue qui pourrait être prise , signe de miséricorde.


Et puis « Ce que Jésus voyait du haut de la croix » qui est particulièrement original par le cadrage



Pour l’Ancien testament, les images sont moins nombreuses,  400 seulement , et le caractère historique l’emporte sur la vision orientaliste, je retiens cependant un passage de David contre Saul où David prend la lance et la gourde du roi endormi, sans qu’il le sente, un passage où le frêle et pourchassé David a le roi à sa merci mais n’abuse pas de son pouvoir.


David découvrant Bethsabée

Encore un cadrage original, et rare car c’est presque toujours Bethsabée qui est montrée tel que les voyeurs, David et nous, la voyons. Cette fois nous sommes devant David et ce qui est mis en avant ce n’est pas ce qu’il voit, mais le trouble que cette vision suscite en lui.


Eliezer rencontre Rebecca

Cette image montre la liberté que Tissot prend parfois avec le texte, car Eliezer n’est pas un miséreux mais le chef d’une caravane, Rebecca n’est pas une gamine qui passe, elle est la fille d’un chef de tribu… On retrouve ici une scène que le peintre a observée et qu’il transpose dans le monde biblique, très librement pour donner une atmosphère.

 

 

Si vous aimez ces images je vous renvoie à Wikiart qui propose 453 œuvres

https://www.wikiart.org/fr/james-tissot/all-works#!#filterName:all-paintings-chronologically,resultType:masonry

au Musée de Brooklyn qui  propose de très nombreuses  images bibliques sur les 2180 qu'il possède

https://www.brooklynmuseum.org/opencollection/tags/tissot

Je vous renvoie aussi à un autre site qui montre comment Tissot passe du croquis à la réalisation à la gouache

https://tissotbiblesketches.tumblr.com/post/175678187782/phillip-medhurst-presents-221402-the-ephraimites

 
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