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 LETTRE 47


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DURER , c. 1504, Oil on panel, 94 x 51 cm ,Städelsches Kunstinstitut, Frankfurt

 

Georges de LA TOUR, Job Mocked by his Wife , 1630s , Oil on canvas, 145 x 97 cm, Musée Départemental des Vosges, Épinal

 

Ces deux images se ressemblent par la composition : un homme âgé, à demi nu est assis sur un tas de paille, il est dominé par une femme, grande, plus jeune et bien habillée. Chez La Tour elle lui parle avec autorité, alors que chez Durer, elle lui verse un seau d’eau. Le Livre de Job raconte l’histoire d’un homme heureux et riche qui perd soudain tous ceux et tout ce qui lui est cher. Il est devenu le « pauvre Job » assis sur son fumier, il se lamente sur sa misère, il a tout perdu, ses enfants, ses biens et richesses, sa santé… pourquoi Dieu lui en veut il ?

Avant de recevoir la visite de ses amis, il reçoit celle de sa femme au moment où sa peau se couvre d’ulcères. « Et l’Adversaire…frappa Job d’un ulcère malin depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête. Job prit un tesson pour se gratter, assis parmi les cendres."

Sa femme lui dit : « Tu persistes encore dans ton intégrité ! Maudis Dieu et meurs ! » Il lui répondit : « Tu parles comme une insensée. Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur ? » En tout cela, Job ne commit pas de péché par ses lèvres. » Job 2, 7 à 10

Le tableau de La Tour est plus proche du texte puisqu’il illustre le dialogue, les yeux de Job répondant humblement au geste de sa femme. Ce geste est dur car au lieu de porter sa main ouverte au-dessus de lui pour le protéger, le soulager, le bénir, elle la tourne vers le haut, en fait une accusatrice dont les doigts expriment ses reproches. Le clair obscur rend la scène encore plus tragique et donne encore plus de pouvoir à la femme, qui maîtresse de l’espace, devient aussi maîtresse de la lumière.

Pour Dürer la domination et le mépris de la femme s’exprime par un geste et non une parole. Le seau d’eau versé est explicite. Il pourrait indiquer une volonté de calmer les douleurs de Job dont la peau est en feu, mais le peintre nous montre au contraire une douleur plus morale que physique, et le vrai feu est au loin derrière. Le réalisme de la scène, la lumière vive qui baigne la scène semble donner un caractère plus sociologique que spirituel à l’ensemble. Mais il faut regarder avec attention le paysage. L’incendie du fond à gauche, est le feu de Dieu, on aperçoit un tout petit messager qui rapporte "Le feu de Dieu est tombé du ciel ; il a brûlé les brebis et les pâtres jusqu'à les consumer. Moi seul, j'en ai réchappé et suis venu te l'annoncer." Job 1,16. Job est face à ses misères, mais elles sont aussi celles du temps du peintre en Allemagne en ce début du 16e siècle, guerre, épidémies, division religieuse…

 

On retrouve l’orientation biblique dans deux œuvres contemporaines :

 

Assereto Gioacchino, avant 1649, oil on canvas, cm 100 x 115 cm, Italy, Credito Bergamasco, Bergamo


 

Gaspare Traversi, Job moqué par sa femme, entre 1745 et 1770, huile sur toile, 84 x 102 cm, Muées national de Varsovie


Ecole de Ribera ,Job réprimandé par sa femme,1632, oil on canvas , 143.5 x 194 cm. coll part.

 

A l’inverse ce tableau donne un caractère plus serein à la relation, et surtout plus spirituel, la femme invoque le Ciel qui menace, alors que Job le regarde avec détresse mais confiance. Pour terminer voici une œuvre qui renvoie au rapport mari-femme

 

Dans ce tableau de Blommendael que l’on dit inspiré par Dürer, on retrouve la femme humiliant son mari en lui versant un pot d’eau sur la tête, mais cette fois il s’agit de Xanthippe, la femme de Socrate, qui se conduisait fort mal avec son mari, ne se contentant pas de l'injurier mais l'arrosant aussi. Le philosophe ne perd pas sa sagesse : "Ne disais-je pas que Xanthippe en tonnant ferait aussi la pluie ?"

 

BLOMMENDAEL, Reyer van Xantippe Dousing Socrates, c. 1655 ; Oil on canvas, 210 x 198 cm, Musée des Beaux-Arts, Strasbourg

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