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LETTRE 44   

 

PLEURER COMME UNE MADELEINE

 

 Repas chez Simon (détail) Philippe de Champaigne 1602 Nantes


Cette expression commune est d’origine biblique correspond iconographiquement à deux scènes différentes.

Celle de l’évangile selon Luc 7, 36-50 où une femme est aux pieds de Jésus qui est invité chez un riche pharisien, « tout en pleurs, à ses pieds, elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes ». Mais dans le texte, cette femme n’a pas de nom, c’est le pape Grégoire le Grand en 591, qui a rapproché cette femme de mauvaise vie et Marie de Magdala, que Jésus avait délivrée de sept démons (Marc 16, 9 et Luc 8,2).

Les peintres préfèrent la montrer essuyant les pieds de Jésus avec ses cheveux, que pleurant, il faut dire que les larmes sont peu visibles sauf  sur cette toile de Philippe de Champaigne .

 

Repas chez Simon, Philippe de Champaigne 1602 Nantes


Chez Rubens elle pleure aussi , mais il faut s'approcher

 

Pierre Paul RUBENS 1577-1640 Fête dans la maison de Simon le Pharisien; vers 1618 huile sur toile, Musée de l'Ermitage, Saint Petersbourg

 

Jeremy TAYLOR, 17e, gravure dans bible anglicane

 



Une autre scène de pleurs correspond à la légende de Marie Madeleine à la Sainte Baume, où elle serait venue, pécheresse repentie, pleurer et vivre en ermite. Cette scène est très souvent représentée, car le repentir de Marie Madeleine se traduit aussi par sa nudité. Mais encore une fois si Madeleine pleure, on voit rarement ses larmes sauf sur cette toile hollandaise, absolument magnifique et où les larmes sont authentiques .

Gerrit van Honthorst , Marie Madeleine pénitente , 1624-1625, huile sur bois, coll.part.

 


Anonyme du 17e s. Rijksmuseum, Amsterdam. Le peintre s'est fortement inspiré de la Madeleine du Titien, mais qui elle, ne pleure pas.




Madeleine pénitente , Francesco Lupicini, 17e , coll.privée

 


Madeleine pleurant, JJHenner , 19e s., Paris musée JJ Henner

Une peinture de femme dont les codes religieux ont disparu, et les larmes restent invisibles


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