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LETTRE 36

 

SUZANNE et JOSEPH



Ces deux personnages de l'Ancien Testament n'ont rien à voir entre eux, mais en ces temps de libération de la parole pour harcèlement, ou pour agression sexuelle, il est intéressant  de reprendre ces deux exemples. Joseph et la femme de Potiphar, Suzanne et les vieillards,  dans les deux cas il est question de désir à assouvir, mais aussi du pouvoir des agresseurs vis à vis des deux victimes, ce qui nous ramène à l'actualité.


Sisto BADALOCCHIO,  Susanna and the Elders c. 1609 Oil on canvas, 162,3 x 111,4 cm Ringling Museum of Art, Sarasota

 

Le cas de Suzanne est souvent traité comme un cas de voyeurisme, ou d’agression physique, ce qui permet aux peintres de montrer des scènes de violences sexuelles, parfois assez complaisantes. Mais certains peintres, comme ceux choisis ici, mettent l’accent sur le statut social des vieillards, d’honorables juges qui fréquentaient la maison de Joakim, le mari de Suzanne.

"On avait établi juges cette année-là deux anciens d'entre le peuple… Ils fréquentaient la maison de Joakim, et tous ceux qui avaient des différends se rendaient auprès d'eux". Daniel ch.13


Gerrit van HONTHORST, Susanna and the Elders - Oil on canvas Galleria Borghese, Rome


On les voit parler et menacer "Dès que les jeunes filles furent sorties, les deux vieillards se levèrent, coururent à Susanne et lui dirent: " Vois, les portes du jardin sont fermées, personne ne nous aperçoit, et nous brûlons d'amour pour toi; consens donc à notre désir et sois à nous. Si non, nous nous porterons témoins contre toi, et nous dirons qu'un jeune homme était avec toi, et que c'est pour cela que tu as renvoyé les jeunes filles. "

 


 Susanna and the Elders 1610 Oil on canvas, 170 x 121 cm Schloss Weissenstein, Pommersfelden

Cette dernière oeuvre est celle de Artemisia GENTILESCHI, qui elle-même avait été  violée dans sa jeunesse

Les trois exemples ci-dessus mettent bien l'accent sue la notabilité des agresseurs et sur leurs menaces verbales, seul Honhorst les montre en train de rire, ce qui accentue encore le drame vécu par Suzanne.

Face à cette agression Suzanne décide de hurler pour appeler à l'aide d'où la réalisation de la menace des vieillards Voir Lettre 34


Joseph et la femme de son maître



Orazio GENTILESCHI,  Joseph and Potiphar's Wife 1626-30 Oil on canvas, 204,9 x 261,9 cm Royal Collection, Windsor

 

Le cas est différent, le désir de la femme est exprimé oralement dans le texte, et par des gestes plus ou moins explicites dans de nombreuses œuvres, parfois érotiques. D’autre part cette femme n’a pas de pouvoir direct, elle n’a même pas de nom, mais son pouvoir d'agir, de convaincre son mari est évident, et le pouvoir de celui-ci très grand. D’ailleurs l’histoire se termine mal pour Joseph, qui est jeté sans jugementen prison , contrairement à Suzanne, car il n’est qu’un esclave.

« Potiphar, eunuque du Pharaon, le grand sommelier, un Egyptien, acquit [Joseph comme esclave] … Chaque jour, [la femme de Potiphar] parlait à Joseph de se coucher à côté d’elle et de s’unir à elle, mais il ne l’écoutait pas. Or, le jour où il vint à la maison pour remplir son office sans qu’il s’y trouve aucun domestique, elle le saisit par son vêtement en disant : « Couche avec moi ! » Il lui laissa son vêtement dans la main, prit la fuite et sortit de la maison. …Elle appela ses domestiques et leur dit : « Ça ! On nous a amené un Hébreu pour s’amuser de nous ! Il est venu à moi pour coucher avec moi et j’ai appelé à grands cris. » Puis elle dit à son mari « Voilà de quelle manière ton esclave a agi envers moi » –, il s’enflamma de colère. Il fit saisir Joseph pour le mettre en forteresse, lieu de détention pour les prisonniers du roi ». Genèse ch. 36 et 39


Bartolomé Esteban MURILLO,  Joseph and Potiphar's Wife 1640-45 Oil on canvas, 197 x 254 cm Staatliche Museen, Kassel

Le visage de la femme exprime plus une autorité qu'un désir



Harmenszoon van Rijn REMBRANDT  Joseph Accused by Potiphar's Wife 1655 Oil on canvas, 106 x 98 cm National Gallery of Art, Washington

Rembrandt imagine que Joseph est encore présent lors de la dénonciation de la femme à Potiphar. Elle montre explicitement son pouvoir et l'incapacité de Joseph à pouvoir se défendre

Serge Ceruti

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