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LETTRE 34

 

L’innocence de Suzanne reconnue ou le Jugement de Daniel, Valentin de Boulogne huile sur toile, 175 x 211 cm, Musée du Louvre

 

Le Louvre organisait du 22 Février 2017 au 22 Mai 2017 une exposition « Valentin de Boulogne, réinventer Caravage » . Une belle et importante exposition sur ce peintre trop mal connu, mais comme cette exposition était jumelée avec celle de « Vermeer et les maîtres de la peinture de genre », il était difficile d’en profiter. On arrive épuisé pour voir Valentin de Boulogne, car il a fallut auparavant : acheter un billet électronique pour les deux, attendre près d’une heure, puis visiter Vermeer, superbe mais très longue exposition …

La peinture de Valentin de Boulogne (1591-1632), est surtout religieuse et j’ai choisi cette œuvre, moins connue, bien qu’elle soit au Louvre

Le sujet est original, il est contenu dans le chapitre 13 du livre de Daniel grec, c'est-à-dire de la version de la Bible dite de la Septante, qui n’existe qu’en grec et pas en hébreu, d’où son absence dans les bibles juives et protestantes. L’histoire de Suzanne est généralement représentée au moment où la jeune femme est surprise au bain par les deux vieillards, qui veulent abuser d’elle. Beau sujet pour peindre des scènes plus ou moins équivoques et érotiques. C’est ce que j’ai évoqué ans la lettre 23.

Or l’histoire a une suite, les deux vieillards accusent Suzanne d’adultère, et le témoignage de deux notables est évidemment retenu malgré les dénégations de la jeune femme. Elle est condamnée à mort. "Tandis qu'on l'emmenait pour la faire périr, Dieu suscita l'esprit saint d'un tout jeune garçon nommé Daniel. Il cria d'une voix forte…« Etes-vous insensés à ce point, fils d'Israël ? Sans avoir fait d'enquête ni savoir ce qui est sûr, vous avez condamné une fille d'Israël. Retournez au tribunal, car ceux-ci ont porté un faux témoignage contre elle.»

Daniel interroge séparément les deux vieillards et leur demande sous quel arbre ils ont surpris Suzanne et son amant, le premier répond « un lentisque » alors que le second parle d’un « chêne vert » Toute l'assemblée d'Israël cria d'une voix forte, et ils bénirent Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui. Puis ils se tournèrent contre les deux anciens, car Daniel, de leur propre bouche, les avait convaincus d'être de faux témoins.Ils agirent envers eux de la façon qu'ils avaient méchamment imaginée contre leur prochain, afin d'agir selon la Loi de Moïse ; ils les tuèrent, et le sang innocent fut sauvé ce jour-là.

 

Le peintre a vraiment représenté le triomphe de l’innocence. Le décor dest solennel comme dans une salle de justice : le rideau rouge, le siège aux griffons, Daniel qui a été reconnu comme juge, tend le bras vers Suzanne qui croise les mains sur sa poitrine et nous regarde. Tous deux se ressemblent, ils sont jeunes et beaux, leurs gestes sont mesurés, leurs visages sereins. A l’inverse les deux vieillards et les soldats sont agités, leurs visages marqués par la surprise, la peur la violence…

 

Les mains manifestent particulièrement bien le renversement de situation, la main droite du vieillard bleu tient encore Suzanne, qu’il vient de conduire au tribunal, tandis que sa gauche marque sa surprise et sa justification, mais la main du soldat le saisit déjà au col, et les mains de Suzanne manifestent à la fois sa réserve et son remerciement. Cinq mains pour quatre moments de l’action.

A gauche les doigts fermes de la main de Daniel s’opposent aux doigts crochus

d’une main, à qui on vient d’arracher sa proie. Et pour couronner l’innocence triomphante, on trouve en bas à droite, deux jeunes enfants dont l’un a la tête tournée vers Daniel et l’autre vers nous, pour nous interroger.







Le tableau est construit sur le modèle de l’action souveraine, le « roi » ordonne en tendant le bras droit et l’action se réalise dans la continuité du mouvement. On retrouve ce mouvement dans Le jugement de Salomon du même peintre, mais surtout dans la version du musée Barberini à Rome, un peu différente de celle du Louvre

mais pour Daniel, l’horizontale du bras se poursuit jusqu’aux mains de Suzanne, et c’est le bras de Daniel qui la sauve vraiment.

Serge CERUTI

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