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Lettre 29


Le déluge, Charles Gleyre, 1856, huile et pastel sur toile, 98 x 197 cm, Musée cantonal de Lausanne


Le musée d’Orsay a organisé ce printemps, une exposition d’œuvres de Charles Gleyre (1806 – 1874) intitulée Le romantique repenti.

Ce peintre officiel et académique, a aussi été orientaliste, il a peint des scènes historiques et mythologiques mais peu de scènes religieuses, mais celle-ci est surprenante et originale.

La scène biblique du Déluge est souvent représentée avant la catastrophe. On y voit  Noé construisant l’Arche, y faisant entrer les couples d’animaux, elle est aussi mise en images pendant le déluge lui même: l’Arche navigue, Noé envoie une colombe et un corbeau puis reçoit le message de la colombe lui annonçant la fin des eaux.

Quand un artiste veut faire voir l’après déluge, il représente le sacrifice de Noé et l’arc en ciel qui manifeste l’Alliance nouvelle entre cette nouvelle humanité et Dieu.

Or ici Noé est absent, l’arche est tout au fond, suspendue, accrochée sur un rocher sur lequel elle a échoué au moment de la baisse des eaux. Aucun signe de vie n’y apparaît. Tout le tableau est consacré à la terre qui émerge après l’inondation, et cette terre est désolée. Des rochers noirs et des pierres sombres, un sol dénudé et gris avec encore quelques flaques d’eau, un grand arbre mort sur le côté droit, avec une corde, signe doublement tragique d’une vie humaine disparue. Mais dans ce désert mortel, un signe de vie surgit, un rameau d’olivier pousse sur un tronc qui semblait mort, et un oiseau blanc qui l’a vu, se dirige vers lui. « Sur le soir elle [la colombe] revint à lui, et voilà qu’elle avait au bec un frais rameau d’olivier ! Noé sut ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre. Il attendit encore sept autres jours et lâcha la colombe qui ne revint plus vers lui ». Genèse ch. 8, v. 11-12

On voit encore ici que le peintre prend de la distance par rapport au texte puisque l’eau a disparu avant que la colombe n’apporte son message et que Noé n’est plus acteur de son destin. A la place du héros ou de son arche, au centre de l’œuvre, deux grands anges planent. Deux beaux anges, l’un rose et l’autre bleu, comme s’ils étaient le signe d’un nouveau couple.Hommes ou anges ? La bible les confond parfois comme ceux qui visitent Abraham au chêne de Mambré (Genèse ch. 18)

Mais les anges sont aussi les émissaires de Dieu, ils renvoient aux premiers versets de la Genèse « Commencement de la création par Dieu du ciel et de la terre. "La terre était déserte et vide, et la ténèbre à la surface de l’abîme ; le souffle de Dieu planait à la surface des eaux et Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne. Dieu sépara la lumière de la ténèbre. ».

Ici la lumière du ciel donne effectivement l’impression d’une séparation d’avec la ténèbre de la terre. Quant au « souffle de Dieu » qui est la traduction donnée par Traduction Œcuménique, il est traduit par d’autres : « l'Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux ».

Il s’agit donc bien d’une nouvelle Création, et au chapitre 9, v. 7 en conclusion de l’Alliance entre Dieu et Noé, on lit à nouveau comme au ch. 1, « Car Dieu a fait l'homme à son image. Et vous, soyez féconds et multipliez-vous, peuplez la terre et multipliez-vous sur elle ».

L’esthétique de Gleyre est un peu désuète mais finalement son message est fort.

Serge Ceruti 

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